Cessez d'être jolis, soyez vrais!

Depuis des lustres, la publicité passe les annonceurs à la brosse à reluire. Balayer les défauts, astiquer les beaux atours, polir les aspérités… La pub fait le ménage: faut que ça brille! Et quand elle pose sa serpillère, c’est pour mieux tendre un micro à la marque et lui faire chanter l’air du temps.

« À quoi sert d’avoir ces abdos si tu as ce nez? »

Et si l’air du temps, c’était d’être moche? Si Cyrano de Bergerac avait refait son nez, en parlerait-on encore? Et si Quasimodo avait ôté sa bosse? Et si Ugly Betty avait usé du scalpel? Et si E.T. l’extraterrestre s’était… Bon, je m’égare!

Du No Default’s Land au #NoFilter

À l’heure où les applications de self-content fleurissent, où Snapchat et Instagram donnent la plume au peuple et où les mannequins s’exhibent avec des moches, on peut se poser des questions quant au visage que les marques souhaitent montrer sur le marché.

L’extraordinaire banalité

Quand tous les annonceurs jouent à Miss Lovemark, d’autres se démarquent en abattant la carte du normal.

après l’inquiétante étrangeté

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place à l’extraordinaire banalité

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après l’inquiétante étrangeté 〰️ place à l’extraordinaire banalité 〰️

Certains annonceurs franchissent le pas de l’authenticité exacerbée, avec un effet certain:

  • La Mobilière nous touche dans le mille avec ses dessins spontanés

  • Axe, dans son spot certes léché, se demande: « À quoi sert d’avoir ces abdos si tu as ce nez? »

  • Le bannering des Sweet|Rebels pour le Meilleur de la pub 2016 préfère les gribouillages aux photos de stock

  • Les offres d’emploi pour graphistes réalisées sur Paint… Help!

  • Les GIF animés, dont l’humour devance de loin le rendu, font légion sur les pages Facebook des annonceurs

  • Dove en remet une couche avec ses modèles 100% naturels

La politique de la crédibilité

S’il est un domaine où l’authenticité gagnerait à être représentée – et cette utopie n’engage que moi – c’est bien celui des affiches électorales. À quand une affiche aussi « vraie » et crédible que le discours de son politicien? À cette heure, on n’aperçoit dans les rues que le portrait magnifié d’un-e politique tout droit sorti de Relooking extrême. Or, si ses atours se rapportaient réellement à son discours, ne faudrait-il pas oser en dépeindre un portrait sans artifices? Je vote pour!

Et ma marque dans tout ça?

S’adresser à son public avec les mêmes moyens visuels que lui… Ce plaidoyer pour le no make up peut être intéressant, mais est-il conciliable avec un branding établi? Sur tous les supports ou uniquement sur ceux partagés avec les publics ciblés? Est-ce envisageable pour toutes les marques? Ces questions restent ouvertes: à vous d’y répondre (ou non) afin d’écrire une histoire « basée sur des faits réels ».

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